La Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition vise à inscrire la tragédie de la traite dans la mémoire de tous les peuples. Conformément aux objectifs du projet interculturel « La route de l’esclave », elle doit offrir l’occasion d’une réflexion commune sur les causes historiques, les modalités et les conséquences de cette tragédie, ainsi que d’une analyse des interactions qu’elle a générées entre l’Afrique, l’Europe, les Amériques et les Caraïbes.

Cette Journée internationale a été mise en place en 1998 pour rendre hommage à la lutte menée par les esclaves eux-mêmes pour retrouver leur liberté et leur dignité. La date du 23 août a été retenue en souvenir de l’insurrection qui avait éclaté sur l’île de Saint-Domingue dans la nuit du 22 au 23 août 1791 et conduit à l’indépendance d’Haïti, première victoire d’esclaves sur leurs oppresseurs. Cette insurrection avait joué un rôle déterminant dans l’abolition de la traite négrière transatlantique.

Quelques années avant l’instauration de la journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition, sur proposition d’Haïti, l’UNESCO avait lancé en 1994 à Ouidah au Bénin, le projet international intitulé « la Route de l’esclave ». Le projet poursuit les objectifs suivants :

• • Contribuer à une meilleure compréhension des causes et des modalités d’opération de l’esclavage et de la traite négrière ainsi que des enjeux et des conséquences de l’esclavage dans le monde (Afrique, Europe, Amériques, Caraïbes, Océan Indien, Moyen Orient et Asie) ;
  • Mettre en lumière les transformations globales et les interactions culturelles issues de cette histoire ;
  • Contribuer à une culture de la paix en favorisant la réflexion sur le pluralisme culturel, le dialogue interculturel et la construction des nouvelles identités et citoyennetés.

Bénéficiant des orientations de son Comité scientifique international, le projet poursuit ses actions pour encourager de nouvelles recherches dans des régions négligées ; définir de nouvelles approches pour l’enseignement de cette histoire ;  élaborer de nouveaux guides pour l’identification, la préservation et la promotion des sites et itinéraires de mémoire liés à la traite négrière et l’esclavage ; promouvoir les contributions des personnes d’ascendance africaine à la construction des sociétés contemporaines ; et, préserver les archives écrites et le patrimoine immatériel lié à cette histoire.

En République Démocratique du Congo, le Comité scientifique national du projet international « Route de l’esclave », présidé par le Professeur Théodore Ngoy, travaille activement avec le Secrétariat Permanent de la Commission de l’Unesco et le Gouvernement de la République (Ministère de l’EPSP, Ministère du Tourisme, Ministère de l’Intérieur et affaires coutumières…) en vue de la réussite de la célébration de la journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition.

Les recherches et les faits historiques montrent que la RDC est l’un des berceaux de la traite négrière en Afrique. Des sites tel que NSIA A MFUMU dans la province du Congo Central mérite d’être reconnu et valorisé. C’est ainsi qu’il est prévu pour cette année de célébrer cette journée à NSIA A MFUMU. Une forte délégation des officiels et acteurs culturels sera accueilli par le Gouvernement provincial du Congo Central ce lundi 23 août 2021 à NSI A MFUMU pour redonner toute sa dimension historique à ce site de mémoire où est parti des milliers d’esclaves en provenance de l’ensemble du pays.

Plusieurs autres activités scientifiques en préparation de la célébration de la journée du 23 s’étaient tenues la semaine dernière. Il s’agit notamment des conférences dans les universités de Kinshasa qui ont vu la participation des éminents professeurs, historiens et sociologues. Les thèmes ci-après ont été développés durant ces conférences :

• • La Traite négrière : un crime contre l’humanité é doublé d’un génocide, lieux de mémoire et le projet international de l’UNESCO « La Route de l’esclave », par le Professeur Théodore NGOY, Président du Comité Scientifique
  • Leçon inaugurale sur la Traite négrière, par le Professeur ELIKIA MBOKOLO, UNIKIN-UPN
  • La résistance africaine à la Traite, par le Professeur Philémon MUKENDI
  • Les Nations-Unies et les nouvelles formes en Afrique : Arrêt sur une œuvre abolitionniste inachevée, par le Professeur TSHILUMBAY, UNIKIN
  • Impact de la Traite négrière au Stanley Fall, par le Professeur KABUIKA MUKULU, Chef de Département des sciences humaines
  • Traite négrière : causes, foyers et itinéraires, par le Professeur MABIALA MANTUBA, Doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines
  • Rôle de l’Eglise catholique dans la Traite négrière, par le Professeur OBOTELA RASHID, Chef de Département des Sciences historiques
  • L’esclavage et l’économie africaine, par le Professeur TSHINGI KUENO, UPN
  • Impacts de la traite négrière dans les sociétés Africaines et Américaines, par le Professeur NKASHAMA BATUBENGA, UPN
  • Traite négrière et construction de la culture des afro-américains, par le Professeur André NZUNGUTA SIAMUNDELE, Université du Maine, USA
  • La Traite négrière dans la Charte internationale des droits de l’homme : mécanismes de garantie en droit interne et en droit international, par le Professeur KALINDJE, UNIKIN, Faculté de Droit, Chef de Département des Droits de l’homme
  • Impact économique de la Traite négrière, par le Professeur Dori DUMBI
  • La métamorphose d’un concept : L’esclavage à travers des nouveaux maîtres-propriétaires, par le Professeur Julien MUMPWENA NSULUNG, UPN, UCC
  • Enseignement de la Traite au niveau primaire et secondaire : pratique et perspectives, par Mardochée MALUTA

Plus d’actualités sur zylloo.com